La municipalité

antoine-LabelleLa municipalité de Labelle est située à environ 150 kilomètres au nord-ouest de Montréal. Cette pittoresque municipalité au nom célèbre fait découvrir aux voyageurs un chapitre important de notre histoire. Son implantation est due en partie au projet du curé Antoine Labelle.

Le curé Antoine Labelle

Dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, alors curé de Saint-Jérôme, il constate que plusieurs milliers de canadiens-français quittent le Québec pour les États-Unis. Pour contrer cet exode, il invite les familles à monter au Nord de Saint-Jérôme et à s'installer sur des terres à défricher.

 

 

 

 

 

 

moy colons 1

Premiers colons s'affairant au défrichage des terres.

C'est ainsi que les premiers lots sont octroyés vers 1878 sur le territoire connu jusqu'alors sous le nom de « Chute aux Iroquois » auquel s'ajoute celui de mission de la « Nativité-de-Marie » en 1880.

Pendant plusieurs années, l'agriculture, les chantiers de bois et la drave sont le gagne-pain des colons.

Il subsiste à Labelle une habitation datant de cette époque : la « maison Cloutier ».

 

 

 

 

 

 

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La « maison Cloutier » à la fin du X1Xe siècle. M. Zothique David en était le propriétaire. 
Source : Labelle 1880 - 1980

 

 

 

Église de Labelle de 1902 à 1970, année ou elle est détruite par un incendie.

 

Plusieurs propriétaires se sont succédés pour finalement appartenir aujourd'hui à la famille de M. Raymond Cloutier. La « maison Cloutier » est sans contredit l'une des plus anciennes maisons en bois les mieux conservées de la région. Cette maison ancrée au sol est rechaussée par de la terre le long du carré de maison. C'est une vielle technique permettant une meilleure isolation.La « maison Cloutier » aujourd'hui

On remarquera également son toit à deux eaux ayant un léger prolongement en larmier, et l'ornementation du cadrage des fenêtres et des portes. Le terroir de la maison Cloutier comprend quelques bâtiments de ferme : grange, étable, écurie et laiterie. Propriété privée, cette authentique maison de colon est en soi une belle attraction.

On raconte que le nom « Chute aux Iroquois » provient d'une légende amérindienne relatant la mort de plusieurs Iroquois dans les rapides de la chute. Trois ans après le décès du curé Labelle survenu en 1891, le nom du village « Chute aux Iroquois » est délaissé en faveur de celui de« Labelle », rendant hommage à ce dernier.

Le premier bâtiment public érigé sur le territoire est, bien sûr, la chapelle construite en 1882. Plus tard, Labelle a son église, mais seulement de 1902 à 1970, année où elle est détruite par un incendie. En remplacement, un centre communautaire est érigé abritant sous son toit une chapelle.

En 1902, les habitants du village décident de former leur propre municipalité, divisant ainsi le village (Municipalité du village de Labelle) du territoire des agriculteurs et des résidants (Municipalité du Canton Joly). Il en est ainsi jusqu'en 1973, alors que les deux municipalités s'unissent à nouveau pour former la Municipalité de Labelle.

Les premiers trottoirs de bois de Labelle.

 

Les premiers trottoirs de bois de Labelle.

Labelle a connu l'époque où simplement circuler était un sport en soi. Pensons aux rues de sable, aux trottoirs de bois et l'hiver à la neige tombée qu'un rouleau, tiré par des chevaux, tapait rendant ainsi les chemins plus carrossables.

 

 

 

D'une économie basée surtout sur la forêt, Labelle a connu l'époque de la drave.

D'une économie basée surtout sur la forêt, Labelle a connu l'époque de la drave.

Nul doute que le voyageur sera tenté de découvrir la rivière Rouge, une partie de cette grande cicatrice datant de l'époque quaternaire, où coule une eau rougeâtre qui marque notre destin.

Cette majestueuse rivière est témoin de la période de la drave qui a vu descendre des milliers de billots. La chute aux Iroquois en est le point culminant, complice de nombreuses embâcles dont seul le dynamitage en brisait la résistance.

 

En 1902, on voit arriver trois religieuses de la communauté enseignante des sœurs Sainte-Croix, elles sont appelées pour fonder une mission au village de Labelle. Fait inusité et plutôt malheureux, le soir même de leur arrivée, un incendie détruit une grande partie du village. En apprenant la nouvelle, la congrégation à Montréal s'inquiète, mais fort heureusement, les religieuses ont trouvé à se loger et sont saines et sauves.

Le couvent des soeurs de Sainte-Croix.

Le couvent des soeurs de Sainte-Croix.

Durant les trois années qui précèdent la construction du couvent, ces vaillantes religieuses ouvrent leur première classe dans la maison qui leur sert de logis. Dès 1904 commence la construction du couvent. Bâti en brique, le couvent compte deux étages et est coiffé de mansardes. Le coût du couvent alors est de 13 600 $ dollars.

Cette maison d'éducation devient l'un des principaux pensionnats pour filles dans la région du nord, tout en remplissant le rôle d'école paroissiale du village pour la jeunesse masculine et féminine. On y dispense l'enseignement de la première à la neuvième année inclusivement. Aujourd'hui, une clinique médicale loge dans le vieux couvent assurant à la population des services professionnels multiples.

C'est en 1878 que l'on voit le premier pont enjamber la chute aux Iroquois. C'est un pont découvert et peu solide qui cause bien des soucis.

Pont couvert de Labelle.

Pont couvert de Labelle.

Malgré de nombreux efforts, le pont s'affaisse et en 1899 la circulation y est interdite. Durant la construction d'un nouveau pont, il faut quand même relier les deux rives et c'est ainsi qu'à un demi kilomètre au nord du village, seul un traversier muni d'un câble et de trois poulies assure le service. C'est à la fin de l'été de la même année que l'on termine la construction d'un solide pont de bois couvert, remplacé en 1945 par le pont actuel.

Un fait typique de l'époque : le pont étant couvert, en hiver on devait transporter de la neige sur le pont, afin de permettre aux traîneaux tirés par des chevaux d'y circuler, et chaque soir, on devait allumer les fanaux à l'huile placés à chaque extrémité.

 

La p'tit train du nord — ConducteurLe 26 octobre 1893, c'est l'arrivée du premier train et, pendant plusieurs années, ce sera le seul moyen de transport pour les passagers et les marchandises.

À l'été 1924, une nouvelle gare plus spacieuse est construite.

Le village se transforme dès lors en un important centre commercial et manufacturier et, durant onze années, Labelle est le terminus de cette ligne ferroviaire. Le train arrête de circuler en 1985, mais la gare est conservée comme attrait touristique et, de l'emprise ferroviaire, naît un parc linéaire (1996) accueillant les cyclistes durant la saison estivale et les motoneigistes en la saison d'hiver .

Collaboration: Société d'Histoire de Chute aux Iroquois

 

 

 

La p'tit train du nord — Conducteur